Le site RÉTIF a pour ambition de permettre la diffusion et la promotion d'un vocabulaire français pour l'informatique (au sens large, comprenant une partie des réseaux et Internet). Le présent document reprend le contenu d'une recommandation signée de Monsieur Gabriel de Broglie, président de la Commission générale de terminologie et de néologie, recommandation dont une copie se trouve par ailleurs en ligne en codage RTF à l'adresse http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/terminologie/e-_version_3.rtf.
PREMIER MINISTRE | ||
Commission générale | ||
de terminologie et de néologie | ||
On constate actuellement un usage croissant du préfixe « e- » (pour « électronique »), calqué sur l'anglais (d'où une graphie fluctuante, de e- à i-, en passant par é-), pour désigner des activités fondées sur l'utilisation des réseaux informatiques et de télécommunication.
Au-delà d'un phénomène de mode, qui affecte plus particulièrement le monde médiatique et économique (« e-commerce », « e-business », « e-book »), et jusqu'à l'administration (« e-administration », « e-ministère »), ce préfixe tend à se répandre dans l'usage français.
On peut supposer qu'avec la généralisation des techniques d'information et de communication, et donc du passage systématique des échanges de toute nature par la voie électronique, il deviendra, dans un avenir proche, inutile de préciser les voies empruntées, et que « e- » ou ses équivalents (« cyber », « télé »), n'auront plus de véritable raison d'être.
Cependant, étant donné la fréquence d'utilisation du préfixe « e- » dans la presse, les médias, et même les documents à caractère administratif, il apparaît nécessaire de rappeler l'exigence de clarté et d'orienter l'usage vers plus de cohérence, sans toutefois chercher l'uniformité à tout prix, sans vouloir imposer une solution unique.
Après examen des diverses possibilités évoquées, la commission générale de terminologie et de néologie estime devoir porter à la connaissance du public les remarques et recommandations suivantes :
Il n'existe pas de solution uniforme pour donner un équivalent adéquat dans chacun des cas où l'on rencontre « e- ». Il convient donc d'apporter une solution, sinon au cas par cas, du moins catégorie par catégorie.
Malgré leur facilité d'emploi, le préfixe « e- », et a fortiori le suffixe « -é », sont donc à écarter dans tous les cas pour les risques de confusion liés aux incertitudes de prononciation et surtout de sens qu'ils recèlent.
On peut donc admettre la coexistence de « télé » et « en ligne » et opter entre ces deux possibilités en fonction des concepts à exprimer.
Par ailleurs, il convient de traiter séparément le cas particulier de « e-mail ».
L'adjectif « électronique » a été retenu par la commission générale pour les termes « message électronique » et « adresse électronique » (J.O. du 2 décembre 1997), de même qu'il est utilisé dans le domaine économique, notamment pour « commerce électronique ».
L'emploi de l'adjectif « électronique » n'est pas à remettre en cause, de même que celui de « numérique », ou « télématique », plus rare, pour créer, dans une forme développée, des termes relatifs au concept exprimé par le préfixe « e- ».
Toutefois, force est de constater que pour le courrier électronique, l'usage de « courriel », retenu officiellement au Québec, se répand en France. L'abréviation « Mél. », recommandée par la commission générale comme symbole pour annoncer l'adresse électronique au même titre que « Tél. » pour le téléphone, s'est aussi répandue dans l'usage et se maintient, surtout du fait de sa proximité phonétique avec l'anglais « mail » qui reste le plus couramment employé, avec une prononciation qui tend à se franciser en [ èl ] comme dans « aile ».
La commission générale a décidé de tenir compte de l'évolution de l'usage et de procéder à un nouvel examen de « courrier électronique ».
Attentive à l'évolution de l'usage et soucieuse que les néologismes ne s'écartent pas du génie de la langue, la commission générale de terminologie et de néologie souhaite que ces recommandations soient diffusées largement et prises en compte notamment par les services de l'État.
Gabriel de Broglie de l'Académie française |
Le 13 mars 2002 |
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